Photo, rencontre et sadiques (pv Enma Aï)

La petite Lymle errait sans but. Rien à faire, se disait t'elle en marchant lentement. Les autres élèves étaient occupés ailleurs, elle n'avait pas encore vu les professeurs, et était partie visiter les lieux de l'école. Elle se dirigea vers la vacante aux sentiments et au repos, lieu de villégiature, pensant à faire une bonne sieste sur un banc avant de repartir en exploration. En arrivant elle fut surprise d'y trouver quelqu'un. Une fille, plutôt petite comme elle, aux cheveux noirs de jais et a la peau pâle était assise et lisait un livre. Lyl l'avait déjà vue quelques fois, mais ne lui avait jamais vraiment parlé. Apparemment, la jeune fille à l'air flegmatique ne se souciait guère de sa présence. Notre jeune photographe s'assit donc à coté, prenant le temps de l'examiner sous toutes les coutures. Elle était parfaite. Jolie, bien entendu, mais elle dégageait une telle pureté que Lyl se mit a rougir honteusement. Elle qui n'avait presque jamais connu les autres, elle mourrait d'envie de lui parler et de devenir amie avec elle. Elle se sentait vraiment idiote. Cette fille l'a fascinait, l'intriguait, lui faisait oublier tout les préjugés qu'elle avait eu sur ses camarades. Prenant son courage à deux mains, elle osa, enfin, l'aborder.

"E-excuse moi. Je t'ai bien observée, et je voulais te demander quelque chose. Puis je te prendre en photo ?"

La phrase tomba comme une bombe et brisa ce silence insoutenable. Lyl regrettait presque son geste, de peur de se faire envoyer balader. Comment une fille aussi énigmatique et pure pouvait t'elle s'intéresser à elle, une photographe psychopathe ?

« Es-tu sûre d’en avoir vraiment envie ? »

Lyl s'était préparée a ce genre de phrase. Surtout venant d'elle. Mais elle ne s'était pas laissée abattre, chose que nombreuses personnes auraient fait normalement. Continuant de soutenir la jeune fille du regard, elle avait remarqué le titre de son livre. Psychopathe. Voilà une chose qui lui avait plu, outre la demoiselle en question. Une chose est sûre, cette fille n'était pas ce qu'elle laissait paraître. Était t'elle une sadique ? Ou même une psychopathe ? Après tout, Lyl était à la Man'zen School, école de délinquants.

Peu importe, il fallait qu'elle photographie cette beauté aux allures énigmatiques. Non, tout d'abord, elle devait apprendre son nom. Pourquoi le cœur de Lyl s'était t'il emballé en la regardant ? Elle ne connaissait pas ce genre de sentiments. Était ce que les autres appellent l'amour ? Mais … c'est une fille. Lyl se sentit anormale pendant quelques secondes. Elle reconsidéra ses sentiments, et en vint au fait que c'était simplement de l'attirance sadique. Oui, cette fille intelligente l'était, Lymle en était sûre, elle savait reconnaître les signes avant coureur. Fallait t'il que ce soit ainsi ? Était ce son destin de rencontrer cette fille, ici, à ce moment, dans ce lieu si paisible ? Son sang bouillonnait à l'intérieur d'elle, laissant un tourbillon d'émotions s'emparer de son âme.

Elle avait envie de frapper quelqu'un, de voir la douleur s'échapper d'un corps, de sentir les os se briser sous ses doigts. Son excitation fut t'elle qu'elle laissa un petit gémissement sortir de ses lèvres. Quelle honte ! Laisser transparaitre sa vraie nature était pour elle une chose interdite. Elle espérait que cette fille n'en parlerais a personne. Après tout, Lyl savait faire taire les gens. Mais l'idée de frapper ce visage imperturbable la répugnait. Il fallait qu'elle conserve sa beauté, et la tabasser ne ferait qu'abîmer cette dernière. Tournant dans tous les sens sur le banc, elle savait que cela allait déranger la fille et qu'elle allait se faire repousser. C'était maintenant ou jamais. Il fallait qu'elle sache son nom, qu'importe les conséquences que cela entrainerait ensuite. Elle se leva d'un bond, excitée, troublée mais sûre d'elle.

« Comment est ce que tu t'appelles ? »

Lymle lui demanda d'un ton fier, chose qu'elle regretta ensuite. Même si il lui fallait attendre longtemps, elle capturerait ce visage sur une photographie, cela était sûr et certain. Et elle deviendrais amie avec elle. C'était la première fois que Lymle ressentait quelque chose pour quelqu'un, autre que vouloir la tabasser à mort. Notre jeune photographe s'était t'elle assagie ? Sûrement pas, se répondit t'elle intérieurement. Comme tout sadique qui se respecte, elle voulait être amie avec elle juste pour torturer les autres. A deux, c'est mieux.

« Et bien je pense qu’étant donné que tu veuilles me prendre en photo, la moindre des politesses est de te présenter la première…Tu ne trouves pas ? »

Ce ton froid et distant donnait encore plus à Lyl de connaître cette fille. C'était plus fort qu'elle, elle se devait de la prendre en photo. Une obsession. Une envie. Lymle était orgueilleuse, sa mère lui avait toujours répété.

« Je m'appelles Lymle. » répondit t'elle, apparement ravie qu'elle lui porte enfin attention.

La fille, d'un flegme à toute épreuve, se contenta d'hocher la tête, sans expressions particulières. Lymle ramassa son sac et chercha quelques secondes dedans avant d'en extraire un Twinkie. C'est avec plaisir qu'elle mordit la petite bûche, laissant fondre la crème sur sa langue. Il n'y avait pas de façons aussi perverse que celle là pour savourer les meilleures friandises qu'elle connaisse. Ses pulsions sadiques se laissait voir lorsqu'elle était près de cette fille. Était parce qu'elle semblait aussi dérangée que Lyl ?

Les autres n'avaient jamais compris Lymle. Ils l'avaient toujours rejetée, bien avant qu'elle ait ses premières pulsions violentes. Alors elle s'était coupée du monde, n'obéissant qu'a ses propres règles, n'accordant sa confiance à autrui. Cette fille était surement une des seules personnes à lui avoir prêté attention. Enfin, à l'avoir considéré comme "quelqu'un", ce qui n'avait jamais été le cas jusqu'à présent. Même ses propres parents ne connaissait pas sa vraie nature. Son apparence l'avait toujours aidée à se faire passer pour une fille sage et contre la violence gratuite...

S'ils savaient à quel point Lymle aimait voir les autres souffrir, se tordre de douleur, saigner abondamment, être si proche de la fin.. Cette sensation de pouvoir de Vie et de Mort avait toujours fait fantasmer Lyl. Elle était toujours excitée lorsqu'elle s'occupait de quelqu'un qu'elle avait pris cette habitude de les photographier afin de conserver une preuve de ses « exploits ». Cela avait fait d'elle une personne vicieuse, prête à tout pour apaiser ses pulsions. Qu'importe ce que pensait les autres, son sadisme était sans pareil ...